Chapitre un.

« Maman, c'est quoi ça ? » avais-je dis en montrant le cahier, muni d'un cadenas à code, que celle-ci venait de m'offrir, pour mes huit ans « Ça ? C'est ton journal intime ma chérie. Dedans tu pourras écrire tout ce qui te passe par la tête et personne n'aura le droit de le lire, même pas moi. » Un journal intime ? Mais pourquoi faire ? Je n'avais aucun secret pour personne et je ne me voyais pas parler à un cahier pour lui dire ce que je ressentais et ce qui n'allait pas. Franchement c'est stupide de parler à un objet non ? Enfin, ça c'est ce que je pensais jusqu'à ce jour de printemps, l'année de mes dix ans, où mamie était venue me récupérer à l'école, en me disant que j'allais venir habiter chez eux et que maman ne rentrerait plus à la maison désormais. Comment ça elle ne rentrerait pas à la maison ? « Ta maman a eut un accident de voiture à midi, en rentrant à la maison et malheureusement ils n'ont rien pu faire pour la sauver. » Un accident de voiture ? Ils n'ont rien pu faire... Tout se mélangeait dans ma tête et même si j'avais compris ce que me disait ma grand-mère, je ne voulais pas y croire « Non ! Non ce n'est pas vrai ! Maman ne peut pas être morte ! Je suis sûre qu'elle va venir me chercher quand elle sortira de l'hôpital ! » « Non Hayleen, ta maman ne rentrera plus. J'aimerai te dire que les médecins se sont trompés mais ce n'est pas le cas ma chérie. » Mais alors si c'était la vérité, ça voudrait dire que jamais plus je ne reverrai ma maman et que jamais plus je ne pourrai lui raconter mes journées et lui confier mes petits secrets ? Alors à qui pourrai-je raconter tout cela maintenant que maman n'était plus là ? A mon journal intime bien évidemment. Finalement, parler à un cahier n'était peut-être pas si bête que je le pensais, jusqu'alors, bien au contraire.

Chapitre deux.

Aujourd'hui j'ai onze ans. Cela fait un an que je vis chez mes grands-parents et que maman est morte et pourtant chaque nuit, depuis ce jour-là, je fais le même rêve. Je suis à l'école, c'est l'heure de la sortie et alors que mamie m'annonce la mort de maman, celle-ci arrive, bien vivante et me prend dans ses bras pour m'embrasser, avant de m'emmener avec elle, dans notre maison, loin de mamie. Malheureusement, à chaque fois que je me réveille, je me retrouve dans cette chambre, que je ne considère pas comme étant la mienne, dans la maison de mes grands-parents. Cette chambre qui dans le passé, avait aussi été celle de maman. Ce matin-là, en me réveillant, après avoir fait ce rêve, j'avais eu besoin d'écrire et c'est donc sans attendre que j'avais pris mon journal intime, ainsi qu'un de mes stylos préférés, avant de me mettre à écrire.

« Cher journal,
Aujourd'hui j'ai encore fait ce rêve étrange. Tu sais, celui dans lequel maman vient me chercher, juste après que mamie m'ait annoncé sa mort. Je ne sais pas pourquoi je rêve de ça toutes les nuits, toujours est-il que quand je raconte mon rêve à mamie, elle change aussitôt de conversation. Pourquoi ? Je ne sais pas. C'est vrai qu'elles n'ont jamais vraiment été très proches toutes les deux, mais quand même. Pourquoi mamie refuse de me parler de maman ou de m'écouter quand je parle d'elle ? J'aimerai bien le savoir... Bon je te laisse, en parlant d'elle, elle vient de m'appeler et si je ne descend pas tout de suite, elle va finir par se fâcher... Encore une fois. A bientôt ++. »

Prenant soin de bien refermer mon journal intime, j'avais ensuite rangé celui-ci dans mon cartable, avant de descendre dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. Mamie ayant vu que quelque chose me tracassait, m'avait alors demandé ce qui n'allait pas, ce à quoi j'avais simplement répondu « Rien. Je pensais juste à maman et à ce rêve étrange. ». Évidemment, comme je m'en doutais, à l'entente de mes mots, mamie avait tourné la tête et m'avait prié de me dépêcher de manger, si je ne voulais pas arriver en retard à l'école. Et oui, encore une fois elle évitait la conversation. Puisque c'était ainsi, je ne lui parlerai plus de maman et encore moins de ce rêve que je faisais chaque nuit. A croire qu'elle avait complètement tiré un trait sur sa propre fille... A moins que ça ne la fasse trop souffrir de parler de maman, maintenant qu'elle n'est plus de ce monde... Oui enfin j'en doute, parce qu'elle parle souvent de son frère, qui est mort lui aussi, dans un accident de voiture, quand il n'avait que neuf ans. Étrange tout cela...

Chapitre trois.

« Je sors, je reviens plus tard. » « Non Hayleen ! Je t'interdis de sortir. » « Tu n'as rien à m'interdire, tu n'es pas ma mère ! » « Peut-être mais tu es sous ma responsabilité, que tu le veuilles ou non ! » « Dans tes rêves ! » Sur ce, j'avais claqué la porte de chez mes grands-parents. Oui je vous l'accorde, parler à ses grands-parents de la sorte ça ne se faisait pas du tout, mais bon avec ce que j'avais découvert quelques jours auparavant, il m'était impossible d'être respectueuse auprès de mes grands-parents. Et encore moins auprès de ma grand-mère, qui m'avait sciemment menti durant ces cinq dernières années. Comment ça ? Et bien oui, elle m'avait menti en me disant que maman était morte. En réalité, cette dernière n'était pas morte, elle avait seulement été arrêtée par la police, en possession de drogue, alors même qu'elle revenait en Angleterre. Ma grand-mère n'ayant pas voulu croire ma mère quand cette dernière disait qu'elle n'y était pour rien, avait préféré me mentir plutôt que de confronter sa famille au déshonneur en disant la vérité, concernant maman et la situation dans laquelle elle se trouvait. Comment j'avais appris la vérité ? En écoutant une conversation téléphonique de ma grand-mère. Bon j'avoue, ce jour-là, ma curiosité avait prit le pas sur la raison et à force que mamie m'envoie dans ma chambre, à chaque fois qu'elle était au téléphone, j'avais fini par me poser des questions. Quelle n'avait pas été ma surprise, ce soir-là, d'entendre mamie dire à son interlocuteur ou plutôt son interlocutrice, exactement cette phrase-là « Non, Annabeth ! Je ne passerai pas une droguée à ma petite fille. » N'ayant rien pu dire sur le moment, j'étais restée toute la soirée dans ma chambre, refusant même de descendre quand mamie m'avait appelé pour manger, quelques minutes après l'appel de maman, prétextant être malade. Autant vous dire que dès le lendemain matin, après avoir passé une nuit à pleurer, cogiter et tourner dans tous les sens, j'avais complètement changé de comportement avec ma grand-mère et voilà pourquoi aujourd'hui, vous avez pu assister à une telle scène entre celle-ci et moi. Bien sûr je n'ai pas encore dis à mamie que je savais la vérité concernant maman, mais j'avais fais exprès de ne rien dire. Je comptais bien lui faire regretter son mensonge à ma manière et être totalement insupportable avec elle, pendant quelques temps. Juste histoire de lui faire comprendre que je n'étais pas une petite fille qu'on pouvait manipuler facilement et à qui on pouvait imposer des choses, sans en subir les conséquences.

Chapitre quatre.

Deux ans sont passés depuis que j'ai appris la vérité concernant ma mère. Deux ans durant lesquelles j'ai fais les pires bêtises pour punir ma grand-mère de m'avoir menti. Si au départ je ne lui avais pas dis que j'avais appris la vérité concernant ma mère, il y a peu, que mamie est fait un malaise, j'ai décidé de lui dire que je savais tout. Bien entendu après avoir découvert que je connaissais la vérité et que je savais que ma mère n'était pas morte, mamie n'avait pas eu d'autres choix que de me raconter toute la vérité et c'est ainsi que j'avais appris toute la vérité concernant la situation de maman et où elle se trouvait réellement depuis sept ans. En prison. Voilà où était maman. Et comme personne n'avait voulu lui payer un vrai avocat durant tout ce temps, elle n'avait pas pu prouver qu'elle n'y était pour rien dans cette histoire de drogue. Après ces révélations, j'avais promis à ma grand-mère de me calmer, mais à une seule condition, qu'elle fasse libérer maman afin que celle-ci puisse rentrer chez nous et que je puisse retourner vivre avec elle. Une fois ma grand-mère sortie de l'hôpital, cette dernière avait tenu sa promesse et c'est excitée à l'idée de retrouver ma mère, que j'avais couru dans ma chambre pour ressortir mon journal intime et y écrire ce que je ressentais alors.

« Cher journal,
Aujourd'hui c'est le plus beau jour de ma vie ! Tu sais je t'avais dis que maman étais morte, puis qu'elle ne l'était plus ? Et bien ce soir, maman rentre à la maison et je vais enfin retourner vivre avec elle. Si tu savais comme elle me manque depuis toutes ces années. J'ai tellement hâte de la revoir, j'espère qu'elle aussi elle est pressée de me voir. Ah attends, j'ai entendu la porte d'entrée se fermer, je crois qu'elle est enfin arrivée, je te laisse, à bientôt ++. »

Ni d'une, ni de deux, après avoir fermé mon journal, j'avais couru dans le salon et j'avais sauté dans les bras de maman, qui venait à peine d'arriver à la maison. Et dire que cela faisait déjà sept ans que je ne l'avais pas vu. Heureuse de la retrouver, je n'avais pas mis longtemps à faire mes bagages pour retourner vivre avec elle dans notre maison. Non pas que je ne me plaisais pas ici, mais ce n'était pas chez moi et je n'avais qu'une seule envie, retrouver mon chez moi et profiter à fond de ma mère.

Chapitre cinq.

« Cher journal,

Aujourd'hui, ça fait un an que maman est revenue dans ma vie et aussi incroyable que cela puisse paraître, malgré toutes ces années où nous avons été séparée, rien a changer entre nous. Toujours aussi proches l'une de l'autre, je sais que je peux compter sur elle, comme avant. Tu demandes sûrement comment ça va avec mamie ? Ben écoute, même si je n'habite plus chez elle, je continue d'aller la voir, malgré qu'elle m'ait menti par le passé. Après tout, elle voulait seulement me protéger en me racontant que maman était morte. Bien sûr, j'ai mis du temps avant de lui pardonner ce mensonge, mais après plusieurs discussion avec maman et avec elle, j'ai fini par passer l'éponge sur ce mensonge. Toutefois, attention, je n'oublie pas. Comment oublier une telle chose de toutes manières ? »

Perdu dans mon écriture, je n'avais pas entendu maman rentrer dans ma chambre. Ce n'est que lorsque celle-ci avait prit la parole, que j'avais fermé mon journal intime, avant de me tourner face à elle, le sourire aux lèvres. « Je suis contente de voir que tu as enfin trouvé une utilité à ton journal. » « Oui, tu as vu ça ? Jamais je n'aurai pensé qu'un objet puisse me servir un jour de confident mais après que mamie m'ait dit que tu étais morte, je me suis mise à confier toutes mes pensées à ce cahier. » « Mamie n'aurait jamais dû te mentir et même si toi tu as réussi à lui pardonner, moi je ne pourrai pas le faire. Elle a quand même été jusqu'à m'empêcher de te parler pendant toutes ces années. » « Je sais maman et je ne te demande pas de le faire. » Comment pourrai-je demander à maman de pardonner une chose que je n'avais pas accepté moi-même de la part de ma grand-mère ? C'était impossible et inconcevable. Je suis sûre qu'à vos yeux, ma vie ressemble actuellement à un véritable conte de fée, pourtant ce n'est pas le cas. Même si j'ai retrouvé maman et pardonné à ma grand-mère, il y a tout de même quelque chose que je regrette, c'est de n'avoir pas profité de mon adolescence comme l'ont fait mes amis, durant toutes ces années. Au lieu de m'être amusée et d'avoir rencontré des garçons, j'avais tout d'abord passé quelques années le nez plongé dans mes cahiers, puis ensuite j'avais enchainé les bêtises, tout cela pour faire payer son mensonge à ma grand-mère. Non, je ne m'étais pas amusée pendant mon adolescence et non je n'en avais profité comme j'aurai dû le faire et ça maman l'avait très bien remarqué. « Hayleen, pourquoi tu ne lâcherais pas un peu ton journal intime ? Tu pourrais aller voir tes amies et profiter un peu de ta vie maintenant... Après tout, tu es peut-être tout juste majeure, mais tu n'en reste pas moins une jeune fille et les filles de ton âge ne restent pas chez elle toute la journée, à écrire dans un cahier. » « Je sais et d'ailleurs j'allais justement te demander si ça te dérangeais que je sorte ce soir ? » « Non, ça me dérange pas, on a peut-être passé sept ans sans se voir, mais il faut que tu vives ta vie et ne t'inquiète pas, je serai toujours là quand tu rentreras de ta soirée. » Ouais enfin, ça c'est que nous croyions toutes les deux quand j'ai souhaité une bonne soirée à ma mère avant d'aller rejoindre des amis au Laser Club, une boite de nuit populaire dans ma ville natale.

Chapitre six.

Durant la soirée que j'avais passé au Laser Club, il s'en était passé des choses, mais deux choses importantes étaient à retenir. La première ? Ma rencontre avec avec Nolan. Tout de suite nous avons flashé l'un sur l'autre et nous nous sommes pas quittés de la soirée. C'est même lui qui m'a raccompagné chez moi. Arrivée devant la maison, j'allais lui dire au revoir quand tout à coup je m'étais aperçu que la porte de chez moi était entrouverte alors que tout était éteins à l'intérieur. Inquiète, j'avais donc demandé à Nolan, de me suivre à l'intérieur, juste au cas où, on ne sait jamais. Si ça se trouve maman avait juste mal refermé la porte après être rentrée de sa soirée, allez savoir. Avançant doucement dans le couloir qui menait au salon, je n'avais pu retenir un cri d'horreur en découvrant ma mère, allongée sur le sol, baignant dans son sang. Me laissant alors tomber auprès d'elle en larmes, ce n'est que lorsque Nolan s'était rapproché de moi pour me relever, après que les secours soient arrivés, prévenu par des voisins qui avaient entendu les cris, tout en voyant leur regard, que j'avais compris que jamais plus je ne reverrai maman vivante. Pourquoi elle ? Pourquoi l'avoir tué alors qu'elle n'avait rien fait de mal ? Posant mon regard, embué de larmes, sur Nolan, j'avais alors pris la parole « Elle m'avait promit qu'elle n'irait nulle part ce soir et qu'elle serait là quand je rentrerai... Elle... Non ce n'est pas possible, elle ne pas être morte... Pas encore... Dis-moi que c'est un cauchemar et que demain quand je vais me réveiller elle sera là... Je t'en prie. » Il y a neuf ans de cela on m'avait fait croire que maman avait été tuée dans un accident de voiture mais un jour j'avais appris que ce n'était pas vrai, mais aujourd'hui tout était différent. J'avais été celle qui avait découvert le corps de ma mère, je ne pouvais donc pas nier les faits. Elle était vraiment morte et je ne pourrai pas la retrouver vivante dans quelques années, cette fois-ci. Les jours qui ont suivi cette triste soirée qui avait pourtant bien commencé, j'avais été vivre chez Nolan, le temps que les enquêteurs fassent leur travail, mais sans succès, ils avaient beau avoir passé la maison au peigne fin, ils n'avaient pas réussi à mettre la main sur le meurtrier de maman. C'est dès ce jour-là, que j'ai décidé de travailler plus tard dans la police, dans le but premier de retrouver celui qui m'avait enlevé ma mère.

Chapitre sept.

Durant les semaines qui ont suivi le meurtre de maman je suis allée vivre chez Nolan et aussi étonnant que cela puisse paraître ou non, je ne suis pas reparti de chez lui. Non, je suis restée habiter chez lui et deux ans plus tard, nous étions même passé du stade d'amis proches à petit ami. Perdue et en colère, Nolan avait pourtant tenu à rester auprès de moi et avait tout fait pour m'aider à relever la pente. Quand à ma grand-mère maternelle, même si je ne pensais pas une seule seconde qu'elle aurait pu être responsable du meurtre de ma mère, je restais méfiante vis à vis d'elle et ne me confiait pas à elle, concernant mes doutes concernant ce meurtre. Et puis il faut bien avouer que moins je la voyais, mieux c'était. Je sais que nous n'avons qu'une seule vie et que celle-ci est trop courte, mais justement je n'avais pas envie de perdre mon temps à parler de ma mère avec ma grand-mère maternelle, alors que je pouvais profiter autrement de la vie avec Nolan. Étrangement, bien que j'avais déjà eu quelques coups de cœur pour des jeunes hommes auparavant, ce que je ressentais alors pour Nolan, était de loin beaucoup plus fort. Je l'aimais vraiment et j'étais prête à passer ma vie avec lui. Enfin, même si c'était le cas, je n'allais certainement pas lui proposer moi-même de nous engager dans quelque chose de plus sérieux. Pourquoi ? Sans doute que j'avais peur de le perdre, tout comme j'avais perdu ma mère avant cela.

« Cher journal,

Je suis de plus en plus amoureuse de Nolan, mais je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je dois lui dire qu'il compte plus que tout à mes yeux et que je ne me vois plus jamais vivre sans lui ? Ou alors est-ce que je dois garder mon envie de devenir sa femme pour moi, afin de ne pas prendre le risque de le perdre ? Je sais que maman m'aurait dit de suivre mon cœur et surtout de vivre au jour le jour, mais depuis qu'elle n'est plus de ce monde, j'ai dû mal à vivre au jour le jour sans m'inquiéter de ce qui pourrait se passer demain... Elle n'aimerait pas ça je le sais, mais elle me manque tellement... J'aurai besoin de ses conseils aujourd'hui, pourquoi elle n'est plus là, pourquoi quelqu'un la tué ? Pourquoi elle ? Pourquoi ce sont toujours les bons qui partent en premier et pas les mauvais ? »

Quelques jours après m'être perdue dans mes pensées au sujet de ma relation avec Nolan, j'avais eu besoin de me confier à mon journal intime. Nolan, étant à son travail, j'en avais alors profité pour noircir les pages de mon journal intime tranquillement, tout en pensant à ma mère...

Chapitre huit.

« Hayleen, je t'en supplie, tu ne peux pas trouver un travail plus calme et plus sécurisant que la police ? » « Non, Nolan. Tu sais très bien que je veux bosser au sein de la police depuis mes dix-neuf ans, alors ce n'est pas maintenant que je suis en passe d'y arriver, que je vais tout abandonner. » « Mais j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose et je n'ai pas envie de passer mes journées à craindre qu'il te soit arrivé quelque chose, au sein de ton travail. » « Arrête d'imaginer le pire, je suis peut-être une femme, mais j'ai les capacités à exercer ce métier. Je saurai très bien me défendre tu sais. » « Je sais bien, mais je ne peux pas m'empêcher de penser au pire et je ne supporterai pas d'apprendre par l'un ou l'une de tes collègues qu'il t'es arrivé quelque chose. » « Alors arrête de penser à cela. » Depuis quelques temps, mon orientation professionnelle était devenu un sujet de discorde pour Nolan et moi. Je comprend bien qu'il s'inquiète pour moi et pour nous, mais je n'ai pas postuler pour entrer dans la police sur un coup de tête. Ma décision avait été mûrement réfléchie et jamais je ne lui avais caché mon intention de rentrer un jour dans la police, alors le fait qu'il prenne mal ma décision de devenir agent de police j'avais un peu de mal à l'encaisser. D'autant plus que depuis quelques temps, au lieu de me soutenir, Nolan passait son temps à dénigrer mon métier et à tout faire pour me faire changer de voie professionnelle. « Cette fois tu as été trop loin Nolan ! » « Arrête Hayleen, si j'ai fais ça c'est uniquement parce que j'ai peur pour toi et pour protéger. » « Non ! Non si tu as fais ça c'est parce que tu ne penses qu'à toi et parce que tu ne veux pas que ta petite amie travaille pour la police, c'est tout. En aucun cas, tu n'as agi comme ça pour me protéger. » « Tu dis n'importe quoi ! Ce n'est pas que je n'ai pas envie que tu fasses ce métier, c'est juste que je ne supporte pas l'idée de te savoir continuellement en danger quand tu es au travail. Tu sais très bien que je ne veux que ton bonheur en plus. » « Ah oui et c'est pour ça que tu as envoyé un courrier à mon nom à mon employeur, pour lui dire que je démissionnais, pour faire mon bonheur et pour ma sécurité ? Arrête de mentir Nolan. » « Mais tu ne comprends vraiment rien de rien, une femme n'a pas sa place dans la police, ce milieu est vraiment trop dangereux et puis franchement tu as vu comme tu es taillée ? Comment tu feras si un gros balourd décide d'aller contre tes ordres ? Comment tu réussiras à l'arrêter ? » « Stop Nolan ! C'est terminé, je ne veux plus t'entendre déblatérer de telles idioties sur mon travail et je ne veux plus t'entendre tout court. Si tu n'es pas capable de prendre sur toi et d'accepter que je puisse faire le métier que je veux, je pense qu'il vaut mieux que l'on se sépare tous les deux. » « Quoi ? C'est vraiment ce que tu veux ? » « Bien sûr que non, mais je n'ai aucune envie de m'engueuler avec toi à chaque fois que je rentrerai du boulot. Alors soit tu prends sur toi et tu acceptes que je travaille dans la police ou bien alors tout est terminé entre nous et en rentrant ce soir du travail je prendrai toutes mes affaires pour aller m'installer ailleurs. » « Je... Je ne sais pas quoi te dire... Et puis tu as l'air d'avoir fait ton choix de toutes manières, donc je suppose que je n'ai plus rien à dire et que je dois te laisser partir désormais... » « Si c'est vraiment ce que tu veux, je prendrai mes affaires ce soir. Au revoir Nolan... » Incroyable, alors même que je pensais qu'il finirait par accepter la situation ou qu'il réagirait et ferait tout pour sauver notre couple, ce dernier n'avait rien fait de tout cela, au contraire même. C'est ainsi que ce soir-là, deux mois après avoir fêté mes vingt-quatre ans, je suis redevenue célibataire et que je suis allée vivre dans un logement de fonction gracieusement prêté par mon travail.

Chapitre neuf.

Trois ans sont passés depuis ma rupture avec Nolan et en trois ans, il s'en est passé des choses dans ma vie. Si durant les jours qui ont suivi ma rupture avec Nolan j'avais eu un peu de mal à oublier les trois années que j'avais passé avec lui, j'avais finalement prit sur moi et je m'étais plongée à fond dans mon travail pour oublier la douleur qu'avait occasionné cette rupture. D'ailleurs, je m'étais tellement concentrée sur mon travail que j'avais rapidement progressé et grâce à cela j'avais obtenu une promotion. J'avais été mutée au poste de lieutenant de police, dans l'unité des renseignements criminels. J'adorai mon travail et cette promotion, je l'avais accueilli avec le sourire. Voir que mon supérieur me faisait confiance et m'avait nommé lieutenant à l'âge de vingt-sept ans, avait été pour moi un véritablement honneur et je tenais depuis ce jour, à tout faire pour continuer de satisfaire mon supérieur et ne pas le décevoir. Mais devenir lieutenant dans cette unité ce n'était pas seulement une simple promotion à mes yeux, c'était aussi et surtout un nouveau moyen de mettre un jour la main sur l'assassin de ma mère. Et oui, cela avait beau faire huit ans que maman était morte, je n'avais pour autant jamais laissé tomber l'idée de mettre un jour la main sur celui qui me l'avait enlevé définitivement. Heureusement, grâce à mon nouveau statut au sein du commissariat, j'avais beaucoup plus de liberté concernant mes recherches et à force de persévérance et de recherches effectués sur mes temps libres, j'avais pu découvrir quelque chose qui avait échappé aux yeux des enquêteurs jusqu'à présent. L'homme qui avait tué ma mère la connaissait plutôt bien et d'ailleurs ils avaient fréquenté les mêmes écoles durant toute leur scolarité. Et ce n'était pas tout, cet homme n'avait pas seulement fréquenté les mêmes établissements scolaires que maman, il était même sorti avec elle vingt-six ans plus tôt...

« Cher journal,

Je ne sais pas si c'est moi qui me fait des idées ou pas, mais je crois savoir qui est mon père. Oui, je sais maman m'a toujours dis que ce dernier l'avait quitté et ne lui avait plus jamais donné de nouvelles après avoir apprit que maman était enceinte, mais pourtant depuis que j'ai découvert qu'il y a vingt-six ans, cet homme sortait avec maman, je n'ai de cesse de me demander si ça ne serait pas lui mon père. Oui mais alors si c'est mon père... Pourquoi un homme qui a aimé ma mère par le passé, aurait-il tué ma mère après tant d'années ? Si ça se trouve je me trompe complètement et cet homme n'est même pas mon père... »

Chapitre dix.

« Cher journal,

Tu te souviens il y a quatre ans, presque cinq ans d'ailleurs, je t'avais dis que je pensais que l'homme qui avait tué ma mère était mon père ? Et bien je ne m'étais pas trompée. Après plusieurs mois d'enquête supplémentaires nous avions enfin pu arrêter cet homme et c'est lors de l'interrogatoire que j'avais appris que cet homme était mon géniteur et que j'avais appris pourquoi il avait tué maman. Tu veux savoir pourquoi ? Désolée, je me suis jurée de ne jamais le dire. Toujours est-il que je ne suis pas prête de pardonner à cet homme d'avoir abandonné ma mère quand elle était enceinte, de m'avoir abandonné et en prime d'avoir tué ma mère. Enfin, bref, depuis je suis passée à autre chose et aujourd'hui, je me donne toujours à fond dans mon travail et même s'il m'arrive souvent de penser à maman, je suis plus sereine quand à mon avenir, maintenant que j'ai mis l'homme qui avait tué ma mère sous les verrous. »

Oh mais détrompez-vous, ce n'est pas parce que j'ai enfin réussi à élucider le meurtre de ma mère que j'ai quitté le monde de la police pour autant, ah ça non, j'aime tellement mon métier, que je ne me vois pas quitté celui-ci et puis avec tous les évènements qui se passent ici depuis quelques temps, il est hors de question que je laisse tomber mon travail. Beaucoup de gens comptent sur nous pour leur venir en aide et pour élucider les nombreux meurtres qui ont lieu dans notre ville depuis un moment maintenant. Une rumeur circule quand à une taupe qui se trouverait dans nos rangs et même si certaines de mes collègues prennent ceci à la rigolade, moi je prend celle-ci très au sérieux. On ne doit pas ignorer toutes les pistes qui se présentent à nous, si on veut arrêter le ou les coupables de ces meurtres, qui sème la terreur à Winchester. Qu'en est-il de ma vie personnelle ? Cela ne vous regarde pas. La seule chose que vous devez savoir, c'est que je suis célibataire et que je n'ai pas revu Nolan depuis notre séparation. Et vous savez quoi ? Cela m'importe peu au final, puisque je vis très bien sans lui à mes côtés. Bon, je dois quand même vous avouer que parfois je me surprend entrain de penser à lui, surtout pendant mes petites séquences nostalgie. Mais pour autant, je n'irai certainement pas le rappeler. Le passé c'est le passé et si notre histoire s'est terminée un jour, c'est que cela devait se passer comme ça et pas autrement. Sachez d'ailleurs que lorsque je rompt avec quelqu'un, je ne ressors jamais avec cette personne. Je pars du principe qu'une histoire qui casse une fois, cassera toujours par la suite. C'est peut-être idiot comme raisonnement, mais c'est ce que je pense.