"Regarde l'état de ton appartement, t'as pas honte Dolly', si papa te voyait comme ça..." "Est-que j'viens foutre le nez dans tes slips Leïa ? j'crois pas, alors laisse moi tranquille et va-t'en, j'ai envie d'voir personne. "C'est tellement plus simple pour toi d'fuir tes responsabilités en t'enfonçant dans cette merde, j'te félicite pas. Tu l'empoignes par le col de son pull et la plaque contre le mur. Comme à l'accoutumée, tu observes la scène depuis l'extérieur, comme si ton âme quittait d'elle-même ton corps au moment même où ces pulsions assassines l'envahissent. T'aimerais intervenir, t'aimerais t'empêcher de réagir de la sorte mais tu n'y arrives pas. Les vestiges d'une bouteille de vodka sur le sol te laisse croire que même si tu étais aux commandes de tes actions, tu n'en serais pas plus honorable. Elle a beau hurler de toutes ces forces, se débattre et te frapper, ton corps ne lâche pas prise. Tu parviens même à la soulever, doucement, contre le mur. Tes yeux la dévisagent, ses pieds quittent le sol et tu sens la pression qu'elle met à présent à se tenir à tes avant-bras. Quelques secondes de plus, et tu l'étouffes. Tu continues de l'observer, aujourd'hui tu n'es plus le chasseur mais le prédateur. Prêt à tout pour défendre ton territoire et pour exécuter quiconque y jettera son petit grain de sable. Tu piétines tout sur ton passage, tel l'ouragan... De ton point de vue extérieur, tu te trouves pathétiques mais à quoi bon lutter, tu t'es perdu depuis trop longtemps. La colère laisse place à la panique et l'étincelle de rage qui existait dans les iris de ta sœur se transforment en une peur profonde. C'est à ce moment-là que tes muscles se décrispent. L'image enfantin et puéril de ta grande sœur qui venait se calfeutrer au creux de tes bras à onze ans te saute aux yeux et tu lâches enfin prise. Ton subconscient refait apparition et tu te réveilles de cette léthargie. Tu serres les poings en signe d'armistice, tu viens de reprendre les rennes de ton corps. La crise était passagère, mais tu sais qu'il suffirait d'un rien pour que tu franchisses cette limite. Elle se masse le coup en t'insultant et puis, comme à chaque fois qu'elle te rend visite depuis deux semaines, elle te promet de ne plus jamais mettre les pieds dans ton appartement et quitte les lieux... d'un revers de la main, tu accompagnes sa sortie d'un doigt d'honneur injustement mérité et ramasse la bouteille qui traine sur le sol. Sans arrière pensée, tu la portes à tes lèvres mais rien n'en sort. Cruellement en manque de dopant, à bout de nerf, tu l'envoies contre le mur... elle se brise en mille morceaux dans un fracas assourdissant, tu rages !

L'eau glisse sur ton corps nu, brûlant à quelque endroit des cicatrices et des plaies ouvertes. Ruines d'une vie riches d'expériences traumatisantes et troublantes. Délicatement, tu nettoies ta peau comme on se libère de ses maux, avec une tendresse que tu lui réservais, tu masses tes cuisses couvertes d'hématomes. Alors un instant, court, un seul instant, tu fermes les yeux et retrouve cette quiétude qui t'habitait lorsque, sans un bruit, il se glissait derrière toi et caressait ton dos. Un petit moment d'égarement, comme une paix recherchée, un havre dans lequel ton esprit court se réfugier pour y retrouver force et sérénité. Ces rares instants de clarté et de calmes se font rares, ces derniers jours, tu le sens, tu le sais. A peine t'a-t-il enveloppé d'un sentiment de repos qu'il s'enfuit déjà... tes doigts glissent sur une plaie ouverte au niveau de ton estomac et tu grimaces. Tu presses dessus, et tu insistes. Le sang qui en sort se mélange à l'eau et finit sa course dans l'évacuation de ta douche... tu baisses le visage en te mordant la lèvre. Te blesser ne t'aide en rien, la douleur est constante, poignante, elle ne s'estompe plus. En quittant la douche, tu enroules une serviette autour de ta taille et ouvre l'armoire à pharmacie sans même observer ton reflet un instant dans le miroir. Tu sais déjà ce que tu pourrais y voir ; un homme désabusé que la vie n'a jamais épargné, un homme malade... ce mot te révulse ! Tu attrapes un comprimé et l'avale sans attendre, il servira à calmer tes pulsions quelques heures. Tu utiliseras ce temps pour boire, tu n'as que ça à faire, que ça en tête. En quittant la salle de bain, toujours si peu vêtu, tu fais une halte par le comptoir sur lequel une notice de Leïa se trouve depuis des semaines, tes yeux buttent dessus, comme à chaque fois ;



Tu esquisses une nouvelle grimace et détournes les yeux. Tu regarderas ce billet encore un millier de fois avant d'oser admettre ce qui ne tourne plus rond chez toi. D'un pas lent et détendu, tu rejoins la chambre que vous partagiez sans un bruit, évitant les cadavres de pizza et d'alcool qui traînent sur le sol, partout dans l'appartement. Depuis quand n'as-tu pas utiliser un aspirateur ? Tu n'en sais rien, tu chasses cette idée en attrapant une bouteille posée sur ta table de chevet. Tu la portes à tes lèvres... bonheur, cette fois tu sens le liquide amer et sulfureux glisser entre tes lèvres. Douce rédemption, tu avales d'une traite cette clé qui te conduira directement à la sérénité... n'Est-ce pas là ce que pensent toutes les personnes comme toi ? "Alcoolique", ce mot te revient à l'esprit comme on prend une gifle ; par surprise. Tu le chasses aussitôt en te servant une nouvelle rasade. Tu enfiles un caleçon, un fut et une chemise que tu boutonnes à moitié. L'esprit plus ou moins vacillant, tu t'enfiles une nouvelle gorgée du breuvage magique et consultes tes appels. Ton téléphone est vide, comme toujours. "Fermé pour vacances prolongées" pourrait s'afficher sur ton écran... tu n'as plus personne autour de toi, depuis longtemps. Tes doigts effleurent le pullover couché sur ton édredon, il sent son odeur et, un court instant, un sourire s'affiche sur tes lèvres.

Tu masques cette tristesse en t'éloignant de cet objet, il est peut-être temps pour toi de prendre l'air. Sans t'arrêter devant l'étagère sur lequel sont déposés tes diplômes en vrac, ton insigne de flic et ton ancienne arme de service, tu rejoins le hall d'entrée et enfile tes chaussures... Sans remords aucun, tu quittes l'appartement dans lequel vous vous étiez installé et remonte le col de ta chemise. Ce soir, tu pars en quête d'une âme vagabonde, elle aussi, prête à t'accompagner l'espace d'une nuit, pour alléger tes peines. Depuis que tu pointes au chômage, ton quotidien se résume à boire et, occasionnellement, survivre ! Elle est loin l'époque où tu paradais fièrement à ses bras, toi, le flic à l'avenir prometteur et à la carrière bien engagée. Ton quotidien ne se résume aujourd'hui qu'à un triste néant que tu remplis d'alcool et de sexe... quant à ta "maladie", peut-être serait-il temps de l'admettre et d'y faire face, non ?





swann est un garçon belliqueux et relativement agressif, depuis quelques temps. entre la disparition de son ex-amant et sa mise hors service au job pour abus d'alcool et troubles de la personnalité, le jeune flic a perdu complètement les pédales. s'énervant pour un rien, il a tendance à monter le ton tout de suite et à s'en prendre à de parfaits inconnus juste pour ressentir une poussée d'adrénaline et sortir de son quotidien devenu aussi muet que morne. ♗ il n'a jamais eu à cœur de se séparer des affaires de Keyne, ni même de quitter le duplex dans lequel ils s'étaient installés ensemble. il y erre comme un fantôme dans un cimetière mais cet appartement représente pour lui une zone de confort, bien que récemment, il ne trouve réconfort qu'auprès d'une bonne bouteille de tequila ou de vodka. ♗ swann parle peu de son passé, même quasiment jamais. pour l'attendrir, il vous faudra plus qu'une belle gueule, bien plus que ça. il n'aime pas s'épancher sur ses problèmes et refuse d'admettre qu'il puisse être malade. il fuit la réalité comme un repris de justice fuirait les agents de police. il n'aime pas l'échec et même dans ses plus grands malheurs, il se refuse à avouer baisser les bras. il se donne l'image du mec fort qui n'abandonne jamais alors qu'au fond, il sait pertinemment qu'il a quitté le navire depuis bien longtemps. ♗ beaucoup d'évènements ont marqué son existence et rythmé ses journées. des plus glauques enquêtes aux plus tragiques bouleversements, jamais encore on avait vu swann sombrer aussi bas. ses anciens co-équipiers se font beaucoup de soucis pour lui même s'ils ont tendance à l'éviter depuis que leur supérieur l'a mis hors service pour durée indéterminée. s'il a toujours été un mec solidement ancré sur terre et robuste, il semblerait qu'aujourd'hui, toute détermination de se battre ait disparu et qu'il ne subsiste, dans les yeux éteints du jeune homme, qu'une profonde tristesse nacrée d'amertume. ♗ style vestimentaire assez chic et bcbg, swann est un homme qui plaît et qui s'en amuse beaucoup. adepte des nuits sans lendemain depuis la disparition de Keyne, il manie l'élégance et le charme avec beaucoup de tact et de subtilité. il sait parler, il sait se vanter et surtout, il sait charmer. ne vous laissez cependant pas avoir par son côté un peu trop abordable car même s'il aime s'amuser, swann ne tombe jamais dans les bras du premier venu. son physique, atout majeur de séduction, jouant en sa faveur, il sait ce qu'il vaux et ce qu'il peut espérer obtenir des autres. un rien superficiel, il est, à ce jour, particulièrement axé sur le physique des gens. ♗ lorsqu'on lui pose la question, swann répond toujours qu'il ne se ronge pas les ongles mais que ceux-ci se rongent tout seul. petite manie dérisoire mais preuve d'un stress quotidien et d'une anxiété bien imprégnée. sujet à des troubles du comportement et de la personnalité depuis quelques mois déjà, il ne contrôle pas toujours ce qu'il fait ni ce qu'il dit. beaucoup de gens qui lui étaient proches se sont éloignés de lui par malentendu. n'admettant nullement sa maladie et n'en parlant à personne, on peut penser bien souvent qu'il se plaît à faire gratuitement du mal... ne vous méprenez pas, swann est atteint d'une maladie sujette à l'exil social, malgré tout, il refuse la compassion et les mains tendues. ♗ solitaire dans l'âme depuis la mort de son père, aussi agent de police, il n'a jamais eu beaucoup d'attaches et s'est toujours refusé toute intimité avec qui que ce soit. il a beaucoup souffert du traumatisme causé sur sa mère par le décès de son paternel et s'il s'est toujours donné comme mission de protéger sa grande sœur, le jeune homme n'a jamais vraiment pensé à faire son deuil personnel. ♗ sa profession lui a permis de voir les côtés les plus sombres de l'être humain, d'explorer la terreur et l'horreur du monde dans lequel on vit. ne vous étonnez pas si, au détour d'une conversation, vous trouverez swann un peu trop sombre et aigri. les expériences aidant, il a vite réaliser que l'Homme était capable des plus effroyables tortures. une profession à double tranchant donc, puisque s'entremêlent les remerciements des familles à qui on apporte justice et les horreurs dans lesquels meurent certaines victimes. rabougri ? non, juste réaliste et peut-être un peu moins idéaliste qu'à treize ans.