Everybody needs somebody
who keep a heart and soul in two
here i am

La journée s'était déroulé comme toutes les autres. Nous n'avions rien appris de plus sur notre tueur ou ses acolytes et cela m'énervait au plus haut point. Je me sentais destabilisé dans ma propre enquête alors que tout allait tellement vite généralement. La brigade avait de bon résultat, peu de crime non élucidé alors pourquoi, cette fois, nous n'obtenions aucune réponse, aucune trace n'aidait, pas d'adn ni le moindre indice, comme si tout était parfaitement établi selon des règles, un code peut être bien défini, pour que rien ne leurs échappe. Il était impossible qu'un personne falsifie les résultats au labo, tout était contrôlé, filmé même. Toute la brigade était à cran et moi aussi. Seulement, rentrer chez moi n'était pas ce qui me ferait du bien. Me retrouver seule, brouiller du noir, me replonger dans l'enquête, ce n'était pas ce qui allait me clarifier l'esprit. Je savais ce qui pouvait me faire du bien, m'aidant à réfléchir dans le même temps. Le sport. Evacuer toute cette énergie négative pour n'en garder que le positif, réfléchir seinement, intelligemment, laissant de côté toutes les incohérences, les manques, les pertes. Ne penser qu'à l'objectif, trouver cette enflure et sa petite secte. Suite aux évènements du cimetière, tout me faisait penser à un effet de groupe, des suiveurs, comme dans une secte. Une tête pensante et ses acteurs. Il nous en fallait un, au moins un et pour le moment, ils nous avaient tous glissé entre les mains. Cela pouvait être n'importe qui et c'est ce qui m'inquiétait.

Les affaires rangés dans le casier vérrouiller, je rejoignais ma salle habituelle. Il était tard, tous les habitués étaient déjà parti, il n'y avait que moi. Tant mieux, je serais tranquille pour une fois. Il y avait longtemps que je n'avais plus besoin d'entraineur. J'enfilais ma paire de gant et commencais avec le sac de frappe après mon échauffement. J'enchainais avec la corde à sauter et le travail des coups de pied chassé et tournant. Après bientôt une heure de Thai, j'entrepris de travailler avec le baton de combat, sait on jamais que je n'ai plus mon arme lors d'un combat. C'est à ce moment que mon téléphone se mis à sonner, Simon. Je décrochais rapidement et la conversation se fut rapide. Il avait besoin de renseignement sur une cliente que nous avions en commun. Cela faisait longtemp qu'on ne s'était pas vu pour autre chose que le travail et depuis quelques temps, on s'entrainais ensemble, ou du moins, je lui apprenais deux trois prises plutôt pratique et facile à savoir. Ces derniers jours, on était jamais trop prudent. De mon point de vue, tout le monde devrait savoir se battre un minimum. En attendant Collins, je fis un pause, allait me passer un peu d'eau sur le visage avant de m'installer sur le banc.

Simon raccrocha le téléphone épuisé. Le cabinet recevait chaque jour des dizaines d'appels à propos de l'affaire du tueur de Winchester. Comme la police ne laissait s'échapper que peu d'informations – ou bien elle n'en n'avait pas du tout – les journalistes se tournaient vers les autres personnes qui travaillaient sur l'enquête. Or, Simon Collins et plusieurs de ses collègues avocats défendaient les familles des victimes. Évidemment, le jeune homme avait autant d'informations que voulaient lui en fournir les forces de l'ordre, autant dire bien peu. On était bien loin des avocats qui prennent les affaires en charge de long en large comme dans les séries télévisées, pour le brun, pas question de mettre les pieds sur une scène de crime ou d'aller recueillir des témoignages lui-même. Pour cela, Simon devait attendre l'accord de la police et, en particulier sur cette enquête, il lui fallait la présence d'un agent de police. L'affaire touchait bien trop de monde pour faire n'importe quoi. Et donc ce jour-là, comme tous les autres depuis qu'il était officiel que Simon Collins défendrait les victimes, il avait annoncé qu'il ne communiquerait aucune information. Épuisé, il ferma le dossier du tueur en série pour s'occuper d'affaires plus classiques. Enfin pas tellement, c'était une quadragénaire persuadée d'être persécutée par son voisin car elle s'était faite cambriolée trois fois, et chaque fois, elle avait l'impression de retrouver un ou plusieurs objets chez ce-dit voisin. Il appela Emilia pour lui en parler, vu qu'elle avait traité l'affaire, puis il ferma le bureau pour rejoindre la jeune femme qui était – comme bien souvent – à la salle de sport. Avant d'y aller, le brun passa chez lui se changer puis repartit presque aussitôt. Lorsqu'il entra, la brunette était assise. « Alors ? Déjà assise ? On a pas commencé. » dit-il en souriant. Il savait bien qu'elle s’entraînait déjà depuis un bon moment.

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L'attente ne fut pas très longue, la porte de l'entrée claqua dans un bruit sourd et des bruits de pas se firent plus audible. Simon arrivait. J'avais eu un peu de temps pour décompresser avant l’entraînement. Cela faisait longtemps et j'étais plus que ravi de le voir. Le pauvre devait passer de sales journées au bureau avec toutes ces victimes à écouter et à défendre contre une personne dont on ne connaissait pas encore grand chose. En même temps, nous n'avions nous même pas assez de preuve pour inculquer qui que ce soit. Nous foncions tout droit dans le mur et il était temps d'ouvrir les yeux, si nous n'avions trouvé, c'était peut être parce que nous cherchions dans la mauvaise direction. J'allais encore passé une soirée la tête dans les documents, Ryan risquait de me faire la peau si je ne me calmais pas un peu. Ramener le boulot à la maison n'était jamais bon dans une relation. « Je t'attendais, mais t'inquiète pas, j'ai déjà fait ma part avant. »  toujours le mot pour sourire, c'est ce j'aimais chez lui. Je me levais pour le saluer, et lui tendis une paire de gant, pas de prise en particulier aujourd'hui, un peu de défoulement serait suffisant pour ce soir, sauf si vraiment il voulait faire autre chose. « Ça a été ta journée ? » Question banale mais en même temps, j'avais envie de savoir si les habitants s'étaient radoucit auprès des avocats, comme si ils n'avaient pas déjà assez de travail comme ça. Certains cherchaient par tous les moyens à avoir des informations que nous ne communiquions pas par mesure de sécurité et surtout, de confidentialité mais il y en a toujours qui veulent tout savoir n'est ce pas ... 

Cela faisait le plus grand bien à Simon de sortir un peu. Enfin sortir … Du moins sortir du travail, oublier un instant le boulot, la grande affaire du moment. Même si celle-ci poursuivait le jeune homme partout. Certains de ses collègues disaient en riant que c'était l'affaire du siècle, que c'était la grande histoire qui allait tous les propulser au sommet de leur gloire d'avocats. Le brun n'était pas de cet avis, même si la tonne de travail l'empêchait de trop réfléchir à autre chose, par exemple le désert sentimental de sa vie ou ses retrouvailles avec Caitlin, il ne pensait pas que ce fut une chance de profiter du malheur de certains pour atteindre sa petite réussite personnelle. Ce n'était pas son genre même s'il ne se préoccupait que des gens qui lui étaient chères et certains de ces clients auxquels il finissait par s'attacher. Donc voir Emilia le comblait, du moins pour quelques minutes. Ils allaient pouvoir discuter et se défouler, bon d'accord, ils allaient aussi parler boulot, mais parler boulot avec la jeune femme valait toujours mieux que de parler boulot avec la troupe des anciens qui lui servaient de collègues de travail. Puis elle serait moins agressive, en période de crise, chacun devenait le rival de l'autre, c'était à celui qui découvrirait le fameux mystère du tueur en série de Winchester le premier, à celui qui ferait empocher le plus d'argent aux familles des victimes et qui empocherait le maximum d'argent par la même occasion. Triste vie que celle d'un avocat trentenaire en pleine ascension professionnelle … Simon qui s'était rapidement préparé rejoignit le centre de la pièce en riant. « Éreintante ! Tout le monde est sur les nerfs. Même mes autres clients qui n'ont rien à voir avec l'affaire avec un grand a ne se sentent concernés que par ça, c'est dur de se concentrer. »

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Tout le monde parlait de l'affaire, du meurtrier toujours en cavale, des ces nombreux morts, ces innocents injustement assassinés. Et tout ça pour quoi. La satisfaction personnelle d'une seule et même personne qui aimait torturer les autres, jouer avec nos nerfs. Il s'amusait pendant que nous nous enfoncions dans ce trou qu'il aimait nous aider à creuser. Il était doué, ça nous le savions, c'était la seule chose certaine que nous avions. Mais toute personne à ses faiblesses, et nous allions finir par les trouver. Simon semblait exténué. Normal en même temps, je comprenais ce qu'il pouvait vivre au boulot et mes doutes ne tardèrent pas à être confirmé. « Éreintante! Tout le monde est sur les nerfs. Même mes autres clients qui n'ont rien à voir avec l'affaire avec un grand a ne se sentent concernés que par ça, c'est dur de se concentrer. » Je replaçais une mèches derrières ma tête et soupirais. Tout le monde n'avait que ça à la bouche. Comme si ce n'était pas assez difficile de devoir s'occuper de trouver les psychopathes. Il nous fallait aussi gérer les curieux qui nous faisait perdre plus de temps qu'autre chose.« Je vois ce que tu veux dire. C'est usant. C'est pas en agissant comme ils le font qu'ils auront des réponses plus vite. Au contraire, ils ne font que ralentir notre travail. » Les coups de fils n'arrêtaient pas non plus au poste. L'effectif n'était pourtant pas énorme et les lignes étaient vite saturer. Si les habitants ne se calmaient pas un peu, la brigade pourrait louper un appel important, il suffisait d'une seule personne, d'un témoin et tout pourrait se conclure rapidement. Mais ce n'était pour l'instant pas le cas. « Enfin, tant que ça ne sera pas terminé, ils continueront d'être apeuré, c'est compréhensible en même temps. » J'enfilais à mon tour ma paire de gant, prête à commencer quand j'entendis une des portes du couloir se refermer. Je croyais pourtant que nous étions seul. « Tu as vu quelqu'un quand tu es arrivé ? » demandais-je alors à Simon. Après tout, nous n'étions en sécurité nulle part.